mardi 6 juillet 2010

Alternative économique. C'est trop injuste...

Dans l'ombre des mastodontes privés et publics, un «tiers secteur» économique peine à capter le feu des projecteurs.
Pas de doute: ce troisième larron est considérablement sous-estimé.
C'est trop injuste...


A ma droite, le secteur privé, exclusivement ou essentiellement centré sur la quête du profit.
A ma gauche, le secteur public, tout entier dévolu – en principe – à la finalité de l’intérêt général.
Soit deux types d’acteurs auxquels les observateurs ont longtemps réduit l’activité économique des pays industrialisés.
Erreur, certes. Mais erreur provisoire. Que l’on se fit un devoir de réparer il y a quelques décennies.
Car entre-temps, il avait bien fallu se rendre à l’évidence: cette vision dichotomique n’avait jamais réussi à embrasser l’ensemble de la réalité en question.
Et pour cause: elle avait omis de prendre en compte une troisième catégorie.
Celle de ces organisations qui, pour faire partie du secteur privé, n’en poursuivent pas moins des objectifs renvoyant à la notion de service à la collectivité.
Celle qui s’attache à combler la lacune des nombreux besoins laissés insatisfaits par les deux pôles traditionnels du système capitaliste.
Celle qu’on allait finir par ranger dans le fourre-tout sémantique d'une «économie sociale»…

Public ou privé? Aucun des deux, mon général!

L’économie sociale s’inscrit pourtant dans un contexte plus large: celui d’un «tiers secteur». Un troisième larron, donc, constitué de toutes ces organisations qu’un statut privé n’empêche pas de poursuivre une finalité sociale. La Croix-Rouge, par exemple. Les ONG (1) de développement aussi. Ou alors les magasins du monde - Oxfam, la Ligue des familles, les associations de défense de l'environnement (comme Greenpeace ou le WWF (2)), les organismes de financement alternatif (tel Credal (3), qui, en Belgique francophone, se spécialise dans le micro-crédit, le crédit social et le prêt vert social), les pharmacies coopératives, les fondations qui soutiennent des programmes de la société civile…
Le point commun de ces entités «du troisième type»? Elles ne sont ni tout à fait capitalistes ni à proprement parler publiques.
- Pas tout à fait capitalistes, d’une part, dans la mesure où
. elles ne visent pas d'abord à rémunérer les investisseurs (actionnaires) qui leur ont apporté du capital,
. elles produisent parfois des services d’une nature plus largement collective,
. elles ne recourent pas nécessairement, pour ce faire, à des ressources qui proviennent de la vente de produits.
- Pas à proprement parler publiques, néanmoins, au sens où elles échappent dans une certaine mesure à la dépendance de l’Etat et des pouvoirs politiques. (4)(5)

(A suivre)

Christophe Engels

(1) Organisations non-gouvernementales.
(2) World Wildlife Fund.
(3) Pendant pour la Belgique néerlandophone: Hefboom.
(4) Ce message est principalement inspiré de Mertens Sybille, Définir l'économie sociale, Les cahiers de la Chaire Cera, Volume 2. Pour plus de détails, voir notre rubrique Un bon conseil...: Centre d'Economie Sociale (ULg).
(5) Pour suivre:
. Economie alternative. L’appel du grand large.
. Economie sociale. Rencontre du troisième type.
. Economie sociale. Business as unusual.
. Economie sociale. Du social au sociétal.
. ...

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