lundi 31 janvier 2011

Parole de lecteur. Eloge de la pluralité.

«C'est parfois dans les périodes
qui bougent le plus
qu'il faut prendre tout son temps
pour penser ce qu'il faut faire»,
nous écrit fort judicieusement
le sociologue et anthropologue français
Denis Duclos (1).
Qui renvoie à son site (2) pour nous adresser l'intégralité des mille pages d'un «livre électronique» dont il est le remarquable auteur (3).
Eloge de la pluralité...

Denis Duclos

Je vous adresse ce livre sur la défense de la pluralité en régime de société mondiale, sous forme électronique.
Il est aussi possible que vous l’ayez téléchargé de votre propre initiative.
Il ne sera probablement jamais publié en librairie, ce qui lui épargnera ce que Jacques Lacan appelait la poubellication (tout au moins physique).
Je vous demande d’essayer de le lire.
Je m’excuse auprès de ceux qui ne sauraient lire un livre à l’écran parce qu’il comporte plus de mille pages, ce qui, s’ils le font photocopier, leur reviendra au moins aussi cher que d’acheter un volume de cette taille en librairie.
Qu’ils se disent qu’ils ont évité ainsi une succession de petits livres, qui auraient eu l’inconvénient de disperser d’emblée un propos qui se prétend cohérent.
Je crois sincèrement y avoir rassemblé et approfondi quelques idées permettant d’envisager dans une perspective favorable un aspect crucial de la situation que l’espèce humaine (la nôtre, ne l’oublions pas!) est en train de produire et de subir.

Imagination créatrice

Cet aspect –le problème de la pluralité des cultures- ne se substitue pas aux classiques questions de l'inégalité entre les hommes, mais, dans une société mondialisée, il tend à passer au premier plan et à inclure les autres questions irrésolues, telle celle de l'injustice sociale et économique.
L'enjeu politique central pour les êtres humains vivant une unification planétaire de leurs sociétés (ne serait-ce que par le biais de la crise financière) devient -et deviendra toujours davantage- de savoir comment préserver liberté, intimité et solidarités de proximité à l'encontre des énormes forces de normalisatiion universelle.
Comme il ne s'agit pas de revenir aux particularismes nationaux il faudra bien faire preuve d'imagination créatrice.
Notons qu'il s'agit du problème inverse de celui qui a porté jusqu'ici des centaines de générations et qui était de produire et de conserver l'unité des peuples contre la tendance aux divisions ou aux querelles sanglantes et destructrices entre familles ou ethnies.
Cette orientation a porté progressivement ses fruits et, s'il reste encore à l’assurer et à la parfaire, nous pouvons dire que l'humanité «sait» désormais comment se rassembler et maintenir une organisation commune.
En revanche, elle n'a pas encore appris à protéger les différentes dimensions de la culture humaine contre leur propension à se fondre sous l'égide d'une passion dominante.
C'est là que commence la tâche de notre époque (et sans doute pour une longue période dans l'avenir).

Communication directe

C’est parce que cette conviction –bien trop ambitieuse aux yeux de ceux qui ne croient plus qu’à la spécialisation à outrance- n’est pas relayable par des éditeurs contraints à envisager une rentabilité impossible, que je me risque à cette forme de communication directe, un peu comme au XVIIIe siècle les auteurs tentaient de joindre désespérément des lecteurs, des souscripteurs ou des mécènes.
Il me semble un peu ridicule, à ce stade, de justifier de ma qualification à aborder un problème aussi vaste et aussi crucial, car, après tout l’un de mes héros, qui me précéda avec génie sur ce genre de chemin -Jean Jacques Rousseau- n’en disposait d’aucune assez officielle à son époque, mais je dirai tout de même, à l’adresse des lecteurs que cela peut rassurer, que cet ouvrage couronne une quarantaine d’années de métier de ce qu’on nomme aujourd’hui «chercheur», et cela comme anthropologue, et depuis 15 ans directeur de recherche au CNRS dans l’orbe (artificielle et inadéquate) de la science politique, métier que j’exerce encore avant une retraite aussi tardive que possible.

Méthode inédite

Je puis aussi arguer que ce travail impubliable n’est pas proposé comme exutoire à une incapacité, puisque j’ai déjà «commis» un certain nombre de livres et d’articles suffisamment reconnus (à mon goût) sur la place éditoriale pour me guérir de toute frustration.
Il ne s’agit donc pas d’une de ces poussées prophétiques tardives par lesquelles un auteur incompris, voire maudit, tente de défier l’approche de la mort sociale (et physique).
Mais bien plutôt d’une démarche qui se voudrait rationnelle en une époque où, pour se faire entendre sans être immédiatement emporté dans le brouillage médiatique, il faut peut-être explorer des méthodes inédites, dussent-elles ressembler à la classique «bouteille à la mer» de nos ancêtres naufragés.
Je ne sollicite aucune rémunération, bien qu’un soutien moral du projet que ce travail implique me serait évidemment agréable, en un temps où la multiplication des moyens de communiquer n’a d’égal que la raréfaction des échanges humains.
En revanche, je souhaiterais que, si l’ouvrage vous intéresse et vous paraît utile, vous en envoyiez des copies à des amis ou leur en conseilliez la lecture.
Il me semble normal, en ce cas, de recommander de ne pas modifier le texte que vous feriez circuler.
En cas de doute sur certains propos pouvant m’être imputés par des «correcteurs» bien intentionnés, ou encore par d’éventuels intervenants malveillants à mon égard, je vous demande de vous référer alors à la version la plus récente et seul original valide, qui est «entreposée» sur mon site personnel : www.geo-anthropology.com/, cet exemplaire téléchargeable faisant foi. Comme ce livre est un appel à la réflexion collective mais aussi à l’action –pour autant que les véritables changements commencent toujours par l’association improbable de «songe-creux»-, je reste évidemment à votre disposition pour tout lien (électronique ou réel) que vous souhaiteriez établir en ce sens.

Bien à vous,

Denis Duclos (duclos.denis@wanadoo.fr)

(1) Le sociologue et anthropologue français Denis Duclos est directeur de recherche au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS). Depuis quelques années, il travaille plus particulièrement sur le concept de «pluralité».
(2) http://www.geo-anthropology.com/Eloge-de-la-Pluralite-Conversation-entre-cultures-et-continuation-de-l-humanite_a48.html, dont nous reproduisons un extrait ci-dessus. Avec nos remerciements à l'auteur.
(3) Duclos Denis, Eloge de la Pluralité. Conversation entre cultures et continuation de l’humanité, 2010. Les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction.

1 commentaire:

  1. Ambiances Quotidiennes 4 février 2011

    Mesdames, Messieurs,

    Le CeaQ vous invite à la prochaine rencontre du cycle de séminaires "Ambiances Quotidiennes" le 4 février avec Monique Dagnaud (EHESS - CNRS): Les médias viatiques du quotidien.

    Vendredi 4 février à 17h30

    Salle des thèses E637 Escalier P, 1er étage

    Université Sorbonne

    17 rue de la sorbonne

    75005 Paris

    Très cordialement,

    Le CeaQ

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