mardi 10 mai 2011

Post-capitalisme. Toujours plus !

En cherchant
à faire
croître

indéfiniment
mes revenus,
je me contente
de nier
et de refuser
mes finitudes,
explique
Christian
Arnsperger
.
Une inauthenticité appelée
à m’aspirer
dans une spirale sans fin...

La démarche de Christian Arnsperger (1) s’ancre dans le «freudo-marxisme» d’un Herbert Marcuse ou d’un Erich Fromm et dans «l’existentialo-marxisme» d’un Jean-Paul Sartre.
Le point commun de tous ces auteurs?
La conception de la société qu’ils proposent s’enracine dans une existence qui a toujours tendance à m’échapper soit par le dessous, soit par le dessus.
En bas: mes pulsions inconscientes.
En haut: les influences sociales qui me déterminent.
Dans ce contexte, les mécanismes de refoulement et les règles sociales ne suffisent pas à annihiler mon angoisse qui, pour être repoussée dans les grandes profondeurs, n’en reste pas moins agissante.
Le problème de ma finitude existentielle demeure donc entier.
Du coup, sauf à me cacher la tête sous le sable, je n’ai d’autre choix que celui de prendre cette difficulté à bras le corps.
Mais comment y arriver?
Le recours à des expédients matériels s’avérant tout à fait insuffisant, appel doit être fait aux ressources «symboliques» et «spirituelles».
La culture capitaliste présuppose pourtant que la gestion de mon existence passe essentiellement par les ressources matérielles, réduites, en gros, à mes revenus actuels ou à ceux, différés, de mon épargne et de mes investissements.
Avec tous les risques d’aliénation générés par ce type d’approche.
«Certes, sous couvert de la rationalité du comportement économique, on peut rencontrer un comportement normal. Il existe une consommation qui tend à satisfaire des besoins essentiels ou mûrement réfléchis, sans que le consommateur s’imagine être protégé totalement de la mort (…).
Mais la même rationalité peut tout aussi bien être existentiellement aliénée, c’est-à-dire une rationalité recouvrant des pathologies profondes dans le rapport à l’Altérité ou à la Mortalité.»
En cherchant à faire croître indéfiniment mes revenus, je me contente de nier et de refuser mes finitudes.
Une inauthenticité appelée à m’aspirer dans une spirale sans fin: pour supporter l’existence, j’en arrive à considérer que j’ai besoin de… tout!
Pas question, dans cette logique, de donner quoi que ce soit à autrui.
L’autre n’est qu’un tricheur potentiel qui risque toujours de me priver illégitimement de ce qui m’appartient. (2)(3)

(A suivre)

Christophe Engels (d'après Christian Arnsperger)

(1) Christian Arnsperger est docteur en sciences économiques, chercheur au Fonds national belge de la recherche scientifique (FNRS) et professeur de l’Université catholique de Louvain (UCL), rattaché à la Chaire Hoover d’éthique économique et sociale. Il a notamment écrit Critique de l'existence capitaliste. Pour une éthique existentielle de l'économie, Cerf, Paris, 2005 (dont nous nous inspirons ici) et Ethique de l’existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel, Cerf, Paris, 2009. Il publie deux blogs, l’un en français («Transitions»), l’autre en anglais («Eco-transitions»). Il a déjà été à «l'honneur» de plusieurs messages sur «Projet relationnel», les 19 février, 1er mars, 2 novembre et 17 décembre 2010, ainsi que les 30 avril, 4 mai et 7 mai 2011.
(2) Ce message s'inspire de Arnsperger Christian, Critique de l’existence capitaliste. Pour une éthique existentielle de l’économie, Cerf, coll. La nuit surveillée, Paris, 2005.
(3) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à d'autres notes de lectures renvoyant à l'ouvrage Critique de l’existence capitaliste. Pour une éthique existentielle de l’économie (ibidem) (d'après Christian Arnsperger),
. à des notes de lecture renvoyant à l'ouvrage Ethique de l’existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel (ibidem) (d'après Christian Arnsperger),
. au post-libéralisme (par ou d'après Laurent de Briey),
. à une présentation de la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du bonheur par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du sens de la vie par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme...

1 commentaire:

  1. Chers amis,

    Voici bientôt deux ans j'annonçais à plusieurs parmi vous la sortie programmée de mon livre "Les 7 piliers de la reliance maçonnique" , tentative de synthèse de mon expérience de près d'un demi-siècle de pratique de la Franc-maçonnerie ainsi que des réflexions sociologiques et psychosociologiques que cette expérience m'a inspirées. Beaucoup d'entre vous ont manifesté le désir de se procurer l'ouvrage... mais n'ont pu réaliser ce sympathique projet.

    En effet, mon éditeur, accablé de soucis divers, s'est révélé défaillant sur ce point. Il a finalement renoncé à diffuser la substantifique moelle de ma pensée maçonnique. Heureusement les Editions Logos, animées par Eddy Caekelberghs et étroitement liées au Grand Orient de Belgique, ont accepté de reprendre le flambeau et de rééditer ce livre à la rédaction duquel j'ai consacré énergie, imagination et passion. Ce joli "bébé" vient de recevoir la Lumière, après être sorti de mon cabinet de réflexion. Peut-être serez-vous heureux de faire sa connaissance et d'en découvrir les charmes plus ou moins discrets ?


    Si tel est le cas, voici en pièce jointe la couverture de l'ouvrage ainsi que le contenu de la quatrième de couverture, et avec le lien ci-dessous, la possibilité de le commander depuis à peu près n'importe quel pays.


    http://www.cale-seche.com/product_info.php?cPath=1056_1059&products_id=960109719

    En effet, c'est Jacques Rouben, dynamique responsable de la librairie Tapage (La cale Sèche) à Bruxelles qui s'est vu confier la mission d'assurer la diffusion du livre.

    Avec mes sentiments les plus cordiaux,

    Marcel Bolle De Bal

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