mercredi 28 septembre 2011

Psychologie positive. La vie en plus.




La planète «psy» aurait-elle initié
sa révolution copernicienne?
Thérapeutes «qui savent» et sombres pathologies
occupent, en tout cas, de moins en moins
le devant de la scène.
Et laissent de plus en plus de place
à d'autres types d'approches.
Centrées sur une personne
auto-porteuse de son propre potentiel d'optimisation.
Exemple parmi d'autres: la psychologie positive.
Qui fait toujours davantage parler d'elle.
Et que nous présente ici un orfèvre en la matière:
le Français Jacques Lecomte (1)...

Jacques Lecomte

Le monde de la psychologie et de la psychothérapie est peut-être en train d’amorcer une évolution radicale: le passage d’une forte focalisation sur la pathologie vers la prise en compte des aptitudes et de l’accomplissement personnel et collectif.
Il est de plus en plus question aujourd’hui de psychologie positive.
Celle-là même qui se définit comme «l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions».

La revanche de Monsieur Tout le monde

Selon Martin Seligman, professeur de psychologie à l’Université de Pennsylvanie et principal initiateur de la psychologie positive, «nous connaissons peu ce qui donne de la valeur à la vie. (…)
Ceci vient de ce que, depuis la Seconde Guerre mondiale, la psychologie est devenue en grande partie une science de la guérison.
Elle se concentre sur la réparation des dommages au sein d’un modèle du fonctionnement humain axé sur la maladie.
Cette attention presque exclusive sur la pathologie néglige l’individu épanoui et la communauté prospère».
Cet auteur reconnaît certes les victoires thérapeutiques de la psychologie, mais estime que celles-ci ont été obtenues au détriment d’autres considérations tout aussi essentielles: «Quand nous sommes devenus seulement une profession de guérison, nous avons oublié notre mission plus large: celle d’améliorer la vie de tous les gens».

Côté jardin

S’intéresser à la psychologie positive ne consiste pas à se percevoir ou à observer le monde qui nous entoure d’une manière idéalisée, comme au travers de lunettes roses.
Il ne s’agit pas non plus de mettre de côté les connaissances acquises sur la souffrance psychique et sur les moyens d’y remédier.
Le courant de la psychologie positive considère simplement qu’à côté des problèmes individuels et collectifs s’exprime toute une vie riche de sens et de potentialités.
Elle est donc un complément logique aux recherches sur la psychologie clinique et la psychopathologie.

Au-delà de l'individu...

Par ailleurs, comme la définition ci-dessus l’indique, la psychologie positive ne relève pas d’une conception égocentrique, caractérisée par la quête quasi exclusive de l’épanouissement et du développement personnel.
Elle concerne également les relations interpersonnelles et les questions sociales, voire politiques.
Les différents thèmes abordés par la psychologie positive correspondent à ces trois niveaux de l’être humain, comme le montrent les quelques exemples suivants...
- Au niveau individuel: bien-être et bonheur, créativité, sentiment d’efficacité personnelle, estime de soi, humour, sens de la vie, optimisme...
- Au niveau interpersonnel: altruisme, amitié et amour, coopération, empathie, pardon...
- Au niveau social: courage, engagement militant, médiation internationale...
La psychologie positive peut donc tout aussi bien concerner l’épanouissement d’un enfant que les bonnes relations au sein d’une équipe de travail ou encore le mode de communication entre diplomates élaborant un traité de paix.

Essor considérable

Le courant de la psychologie positive connaît un essor considérable, particulièrement aux États-Unis, mais pas uniquement.
Plus de cinquante groupes de recherche impliquant plus de cent cinquante universitaires dans diverses régions du monde s’intéressent à ces thématiques.
Plusieurs dizaines d’universités américaines et européennes dispensent des cours sur la psychologie positive.

Jacques Lecomte

(1) Psychologue français né en 1955, Jacques Lecomte (photo de gauche) est un l'un des principaux experts francophones de la psychologie positive.
Docteur en psychologie, il est chargé de cours à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense (sciences de l’éducation) et à la Faculté des sciences sociales de l’Institut catholique de Paris. Après avoir été responsable pendant six ans, de 1992 à 1998, de la rubrique «Psychologie» du magazine Sciences humaines, il a soutenu une thèse de psychologie sur la résilience après maltraitance, intitulée Briser le cycle de la violence. Quand d’anciens enfants maltraités deviennent des parents non-maltraitants.
Il est le président fondateur de l’Association française et francophone de psychologie positive (APP) qui, depuis octobre 2009, rassemble des enseignants-chercheurs, des praticiens et des acteurs divers, qui se reconnaissent dans cette approche de l'être humain.
(2) Le message ci-dessus a aimablement été mis à notre disposition par l'auteur, que nous remercions. Les titre, chapeau et intertitres sont de la rédaction. Le texte original est disponible sur le site de l'intéressé: www.psychologie-positive.net.
(3) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à une approche du bonheur par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à une approche du sens de la vie par la psychologie positive (par Jacques Lecomte),
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels,
. à l’Approche Centrée sur la Personne (d'après Carl Rogers, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire