vendredi 23 mars 2012

CNV. La noblesse des sentiments.

se conçoit-elle
sans empathie?
Certes non,
répond
Marshall
Rosenberg.

Cependant,
c’est
dans
mon rapport
à moi-même

qu’elle joue le rôle le plus important.
Vive la reliance avec l’autre, en quelque sorte.
Mais pas au prix de la reliance avec moi-même.
Ni au détriment de la déliance
avec mes habitudes destructrices
ou mes conditionnements néfastes...


«L’empathie (1) est une façon de comprendre avec respect ce que les autres vivent», rappelle Marshall Rosenberg (2).
Qui précise que «Dans la relation à l’autre, il n’y a empathie qu’à partir du moment où nous parvenons à écarter tous préjugés et jugements à son égard.» (3)
Si je pense devoir résoudre ton problème à ta place, je commets une erreur!
Si j’estime avoir à te réconforter, je me fourvoie!
Si j’analyse tes paroles en cherchant à les intégrer à mes théories, j’ai tout faux!
Et pour cause: quand je t’observe, je ne suis pas avec toi.
Or, l’empathie est avant tout fondée sur la présence.
Il s’agit d’être «pleinement présent à l’autre et à ce qu’il éprouve, explique le psychologue américain. (…)
Si nous pouvons parfois choisir de compatir avec l’autre en partageant ses sentiments, il convient de garder à l’esprit qu’il s’agit de sympathie, et non pas d’empathie.» (4)
La Communication Non Violente (CNV) peut donc apporter sa précieuse contribution aux relations que nous entretenons «avec les amis et la famille, sur le lieu de travail et dans le domaine politique, écrit notre guide.
Cependant, c’est dans la manière dont nous nous traitons nous-mêmes qu’elle joue le rôle le plus important.
Lorsque nous exerçons une violence intérieure à notre égard, il est difficile d’éprouver une bienveillance véritable vis-à-vis des autres.» (5)
Reliance (6) avec l’autre et avec soi-même, écrirait le psychosociologue belge Marcel Bolle de Bal.
Qui s’empresserait dans la foulée d’insister sur l’importance complémentaire de la déliance.
«La souffrance engendrée par notre conditionnement culturel néfaste fait tellement partie intégrante de notre vie que nous ne la détectons même plus, abonde Rosenberg.
Il faut beaucoup d’énergie et de clarté d’esprit pour reconnaître les effets destructeurs de cet enseignement et transformer celui-ci en pensées et comportements porteurs de vie. (…)
Or mettre en lumière ce conditionnement, et en prendre conscience, est le premier pas déterminant pour nous dégager de son emprise.» (7)(8)

Christophe Engels (d'après Marshall Rosenberg)

(1) Voir notamment, sur ce blog, la série de messages consacrés à ce sujet.
(2) Fondateur du Centre pour la Communication Non Violente, Marshall Rosenberg a écrit plusieurs ouvrages, dont Les mots sont des fenêtres (ou des murs), Introduction à la Communication Non Violente, Jouvence, Thonon-les Bains (France), 1999-2005.
(3) Rosenberg Marshall, idem, pp.121-122.
(4) Rosenberg Marshall, idem, pp.124-125.
(5) Rosenberg Marshall, idem, p.163.
(6) Avant d’être repris par beaucoup d’autres comme les sociologues Edgar Morin et Michel Maffesoli, ce mot séduisant a été porté par le (psycho)sociologue belge et personnaliste Marcel Bolle de Bal, professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles, qui nous fera bientôt l'honneur de nous aider, ici même, à approfondir ce concept.
(7)
Rosenberg Marshall, idem, pp.213-214.
(8) Pour suivre (sous réserve de modifications de dernières minutes): des messages consacrés
. à plusieurs aspects de la Communication Non Violente et à l'Université de Paix (d'après Marshall Rosenberg, avec l’aide précieuse de Jean-Marc Priels),
. à la reliance et à la sociologie existentielle (par et d'après Marcel Bolle de Bal),
. au personnalisme (par Vincent Triest,...)....

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