samedi 31 août 2013

Le syndrome du larbin



Pas très rigoureux 
comme approche?
Non, bien sûr.
Amusante 
et interpellante 
néanmoins.
Le syndrome du larbin 
entre en scène...


Chez un individu, le syndrome du larbin est un comportement pathologique visant à prendre systématiquement la défense des classes les plus favorisées au détriment de celles dont il est issu. 
Ce syndrome diminue les capacités d’analyse du larbin et se traduit par un blocage psychologique l’incitant à agir préférentiellement contre ses propres intérêts au profit de ceux qui l’exploitent. 

L'analyse des symptômes 

L’amour démesuré qu’affiche le larbin à l’égard des patrons, des rentiers ou des milliardaires, est l’acte de foi qui structure son discours. 
Le larbin agit sans discernement de ce qui pourrait être bon pour lui, il intellectualise le débat pour tenter de nous convaincre que piocher chez les riches est toujours la pire des solutions, quand bien même il en serait bénéficiaire. 
Les arguments économiques qu’il invoque inlassablement n’ont pas servi à forger sa conviction, le syndrome du larbin est malheureusement une vocation qui se trimbale dès le plus jeune âge et contre laquelle il n’existe aucun remède. 
Le larbin n’a pas choisi d’aimer les riches, il aime les riches parce qu’il est un larbin. 
De tendance nettement libérale le larbin est celui qui vous vante les bienfaits du bouclier fiscal alors même qu’il ne paye pas d’impôts. 
C’est encore le même larbin qui voudrait réduire ou supprimer l’impôt sur la fortune même s’il sait qu’il ne sera jamais concerné par la question. 
Un écervelé victime du syndrome du larbin n’a pas de conscience politique, il vote instinctivement dans l’intérêt de ceux qui l’exploitent pour s’attirer leur bienveillance. 
Le larbin estime que l’argent qui lui fait défaut, est beaucoup plus utile dans le coffre d’un riche qui pourra ainsi le réinvestir beaucoup plus utilement qu’il ne l’aurait lui même dépensé. 
Le larbin cautionne tous les sacrifices et les plans d’austérité dont il pourrait être l’objet comme la baisse des salaires, ou encore l’augmentation de l’âge de la retraite même si son travail ne lui convient d’aucune façon et que ses maîtres ne lui offrent aucune perspective d’améliorer sa condition. 

Hypothèses sur l’origine du syndrome 

Deux théories principales s’affrontent pour expliquer l’origine du syndrome: la thèse génétique et la pathologie mentale. 
Après des siècles d’esclavage et de féodalité, les larbins pourraient être le produit d’une sélection artificielle des soumis par leurs maitres. 
La transmission génétique des caractères aurait favorisée la sélection d’une souche vivace de larbins domestiques au profit d’une nouvelle espèce de primates: l’homo larbinus. 
Selon cette hypothèse le mécanisme en œuvre serait similaire à la sélection des chiens et des chevaux mais directement appliqué à l’homme. 
Pour les tenants de la pathologie mentale le caractère héréditaire n’est pas retenu, il s’agirait plutôt d’un trouble qui se développerait dès l’enfance. 
Le processus s’aggraverait au passage à l’âge adulte lorsque le sujet prend conscience de la médiocrité de sa condition, le larbin développerait des stratégies inconscientes visant à restaurer un équilibre cognitif pour justifier l’acceptation de sa subordination. 
Le larbin finit ainsi par s’identifier à ses maîtres en s’imaginant appartenir au corps social qui l’exploite. 

Quelques exemples 

Le larbin réagit vivement à toute discussion qui ose remettre en cause les privilèges des plus fortunés, incapable de se livrer à une argumentation convaincante, ses messages distillent la peur et les intimidations dont il est l’objet. 
En réaction le larbin brandit instinctivement une succession de termes caractéristiques qu’il essaye de glisser dans son discours tels que : communisme, bolchévisme, tirage vers le bas, la Stasi, Corée du Nord, isolement, dictature socialiste, évasion fiscale, paupérisation, millions de morts... 
Les quelques messages qui suivent portent la quasi-signature "littéraire" d’un larbin digne de ce nom ...
- Les riches il faut les bichonner, les câliner, si on les spolie trop ils s’installeront ailleurs. 
- Le Bolchévisme? Non merci les Russes ont essayé en 17... 
- Comme en Corée du Nord ou au Zimbabwe? 
- La fortune de Bill Gates? Ça fait 3 pizzas par Africain et après on fait quoi? 
- Si les riches disparaissent on pourra plus leur vendre des produits de luxe! 
- Ma patronne paye trop de charges! 
- Les parachutes dorés c’est une compensation pour dissuader de saboter davantage l’entreprise, divisé par le nombre de salariés ça fait beaucoup moins que dans une seule poche. 

Population affectée 

Le syndrome du larbin ne prolifère pas seulement chez les plus démunis intellectuellement comme on pourrait le penser, il affecte une large fourchette de la population sans corrélation apparente avec le niveau d’étude (20% de la population pense faire parti des 1% les plus riches). 
Les larbins sévissent en masse sur les forums d’économie dont l’étude de cette discipline semble en aggraver les symptômes. 
Le paysage politique avec l’élection d’un président au service des ploutocrates révèle un seuil de contamination critique dans la patrie des droits de l’homme. 
La situation est grave mais peut-être pas complètement désespérée et les symptômes ne cessent d’évoluer au fil de l’actualité, aussi aidez-nous à maintenir et à diffuser ce document pour lutter efficacement contre ce fléau des temps modernes. 
Pour la santé publique. (1)

(1) Ce message reprend un texte trouvé sur Agora Vox.

mardi 27 août 2013

Quand le plastique retombe en enfance...



 







 Au Japon
aux Etats-Unis 
ou en Inde
le plastique s'offre une nouvelle jeunesse.
Gros plan sur quelques petits génies du recyclage...
 
Et si le plastique redevenait pétrole... 
Il suffisait d’y penser. 
Des ingénieurs l’ont fait. 
Japonais au départ. 
Qui ont conçu une machine. 
Puis l'ont mise à l’essai dans un centre de recyclage canadien. 
Expérience isolée? 
Non. 
Des Américains, d'abord, ont relevé un défi défi similaire dans l'Oregon. 
Puis, des Indiens ont fait mine de suivre. 
Pour, finalement, faire mieux encore? 
Ils se targuent, en tout cas, de fournir directement de l'essence ou du diesel (1)

Qui veut gagner des... milliards? 

L'enjeu est considérable. 
Pensez donc: l’ensemble des pays de la planète produit chaque année une quantité de plastiques estimée à 150 millions de tonnes. 
Avec cette matière première jusqu'à présent inutilisée, la société en question (2) assure qu'elle est parvenue à produire une matière énergétique qui serait susceptible, après raffinage, d'être exploitée par les moteurs automobiles. 
La firme Indian Oil Corporation n'a-t-elle pas testé ce procédé et n'en a-t-elle pas protégé le brevet? 
Estimation du coût total de production: 20 centimes d’euro par litre, tout compris... 

Oui, mais... 

Restait, à l'heure d'envisager une application industrielle du système, plusieurs interrogations relayées par ce «média expert du développement durable» qu'est le site Novethic
Par exemple, la nature des essences ainsi produites est instable, avec une tendance à la solidification qui risque toujours de se traduire par un encrassement des moteurs. 
De quoi inciter certains experts à considérer que la démarche de l’entreprise américaine Changing World Tech semble plus avancée. 
Voire à persévérer dans leurs recherches sur la façon de fabriquer des plastiques neufs à partir de matières usagées.
Si le procédé indien entrait un jour en phase industrielle, il ne représenterait de toute façon qu’une part alternative à la consommation de pétrole brut. 
Qui est actuellement de l’ordre de 4 milliards de tonnes par an alors que l'on évalue à 150 millions de tonnes la production mondiale de plastique. 
Affaire à suivre, donc. 
Plus que jamais... 

C.E.  

(1) A raison de 80%, pour 15% de gaz et 5% de résidus de charbon. 
(2) Alka Zadgaonkar. 


Les prix (1) du diesel dans le monde


Sans commentaires...

France (Gazole)/Belgique (Diesel): 1,5 euros

Afrique du Sud (Diesel): 0,66 euros
Azerbaïdjan (Diesel): 0,31 euros
Bahamas (Diesel): 0,25 euros
Bolivie (Super): 0,25 euros
Brésil (Diesel): 0,54 euros
Chine (Normal): 0,45 euros
Cuba (Normal): 0,62 euros
Equateur (Normal): 0,24 euros
Egypte (Diesel): 0,14 euros
Etats Arabes Unis (Diesel): 0,18 euros
Ethiopie (Super): 0,24 euros
Ghana (Normal): 0,09 euros
Groenland (Super): 0,50 euros
Guyane (Normal): 0,67 euros
Hong Kong (Diesel): 0,84 euros
Inde (Diesel): 0,62 euros
Indonésie (Diesel): 0,32
Irak (Super): 0,60
euros
Kazakhstan (Diesel): 0,44 euros
Kuweit (Super): 0,18 euros
Libye (Diesel): 0,08 euros
Malaisie (Super): 0,55 euros
Mexique (Diesel):0,41 euros
Moldavie (Normal): 0,25 euros
Oman (Super plus): 0,20 euros
Pérou (Diesel): 0,22 euros
Philippines (Diesel): 0,69 euros
Qatar (Super): 0,15 euros
Russie (Super): 0,64 euros
Sadi Arabie (Diesel): 0,07 euros
Swaziland (Super): 0,10 euros
Syrie (Diesel): 0,10 euros
Trinidad (Super): 0,33 euros
Thaïlande (Super): 0,65 euros
Tunisie (Diesel): 0,49 euros
USA (Diesel): 0,61 euros
Venezuela (Diesel): 0,07 euros
Vietnam (Diesel): 0,55 euros
Ukraine (Diesel): 0,51 euros

(1) Prix au litre.
 

vendredi 23 août 2013

Made in Belgium. Le changement, quatre à quatre...



  
Les ressortissants du plat pays
ont-ils parfois quelques difficultés à s'y retrouver 
dans la programmation de l'émission «Alors, on change!»?
Le magazine de la Radio Télévision Belge Francophone
ne s'en apprête pas moins à proposer 
quatre numéros spéciaux.
Quatre voyages à travers l’Europe et le monde.
Quatre séries de portraits 
réalisés dans le cadre du projet européen «Energy Bits».

 
Au sommaire du premier des ces quatre numéros, le magazine d'une société en transition propose d'illustrer la thématique de l'habitat...

Belgique: une poutre dans le ventre

Même si leurs compatriotes ont la réputation d'avoir une brique dans le ventre, Jean-François et Virginie, quand il s'est agi de construire leur maison, ont décidé d’opter pour le bois
Et pour rendre aussi peu énergivore que possible la nouvelle demeure de leur grande famille, ils se sont inspirés de ce qui se fait en Finlande.

Bambou, 
loin de la France se dessinent 
des Equatoriennes abyssines...  

Jean-Marc est français. 
A 30 ans, le voici en Equateur où il officie comme architecte bénévole pour une O.N.G. 
Son défi: la construction de maisons en bambou.
Un matériau qui présente tous les avantages liés à son statut de ressource à la fois locale, durable, bon marché, extrêmement résistante et remarquablement isolante.  
Et qui permet d'offrir un toit décent à ceux qui, jusque-là, vivaient dans des maisons faites de bric et de broc. 

Italian Leaf House...

En Italie aussi, ils sont de plus en plus nombreux à se poser la question de l’empreinte écologique de l'habitat sur l’environnement. 
De quoi inciter Maddalena à développer un projet d’immeuble à appartements basse consommation. 
Résultat: la «Leaf House».
Où tout est pensé pour réduire l’impact sur l’environnement à sa plus simple expression.
 

Piccolo mondo 

Rome. 
Une métropole trois fois millénaire.
Et des performances énergétiques à tout le moins... modestes!
Pas de quoi décourager Vittoria.
Qui a réussi à mettre les pouvoirs publics au diapason de ses propositions de  solutions plus durables. 
Avec, à la clé, une série de petites initiatives. 
Qui, mine de rien, changent tout...

Le prochain numéro d’Alors on change! (1) sera diffusé le samedi 22 août sur La Deux (R.T.B.F.) à 19h30 (2).


(1) Alors, on change! (alorsonchange@rtbf.be), c'est aussi un site web et une page Facebook.
(2) A noter que l'émission sera également diffusées sur diverses télévisions locales wallonnes (No Télé, Télé MB, Canal Zoom, Canal C, TV Lux et Télé Vesdre)

mardi 20 août 2013

Croissance: la limite de l'absurde




 La limite à la croissance 
qui n'est pas abordée 
ou dans les exposés scientifiques?
Celle de l'absurde.
Dixit le fondateur de l'association GreenWatchers (1),
Pierre Japhet (2).

Pierre Japhet  

«Absurdité d'un modèle économique qui aliène les hommes au lieu de les émanciper.
Qui crée des besoins artificiels et superflus pour une minorité alors que tant de besoins essentiels (eau, alimentation, logement, sécurité) restent insatisfaits pour la majorité de l'humanité. 
Qui demande à nos ingénieurs de concevoir des produits moins solides et moins réparables, au lieu de plancher sur les problèmes d'accès à l'eau potable. 
Qui peut nous rendre riches dans le meilleur des cas, mais jamais heureux. 
Et qui plus souvent, remplace la pauvreté par la misère. 

Besoins: artificiels vs essentiels

Cette limite de l'absurde, cela fait longtemps que nous l'avons atteinte et dépassée. 
Et c'est peut-être elle qui finira par nous faire changer de cap, alors que nous atteignons d'autres limites, plus physiques. 

Silence, on crée...

Car les prises de conscience et les solutions alternatives se multiplient partout dans le monde: 
. systèmes d'échanges locaux (SEL), 
. monnaies fondantes, 
. villes en transition, 
. permaculture, 
. bio-dynamie, 
. commerce équitable, 
. amap, 
. crowdfunding, 
. économie de fonctionnalité, 
. économie circulaire, 
. slow food, 
. slow cities,  
. mouvement des indignés,... 
Autant de manifestations d'une transformation lente mais profonde, qui cherche à redonner du sens et à remettre l'économie au service de l'humain, et non l'inverse.» (3)

Pierre Japhet
 
(1) Le but de l'association GreenWatchers est de faire prendre conscience à un public non militant et non averti qu'en tant que simple consommateur, ou petit épargnant, nous avons individuellement et collectivement un pouvoir énorme sur les entreprises, car nos choix déterminent les leurs, et pas l'inverse. Aujourd'hui, l'aventure de l'association se poursuit. En lançant des projets et des initiatives locales pour montrer que le changement est possible. Et en témoignant des projets et initiatives qui ont lieu ici et ailleurs. 
(2) Pierre Japhet a créé GreenWatchers en 2008 alors qu'il exerçait le métier de consultant-formateur en développement durable.  
(3) Ce texte est extrait de Jaffet Pierre, Les véritables limites à la croissance, L'Express, le 27 août 2012.

 

vendredi 16 août 2013

Simplicité volontaire. Jean-Lou nous a bien eus...

























A peine venait-il de sortir d'une opération du coeur 
qu'il avait été rattrapé par le cancer.
Ne pouvant plus ni boire ni manger,
il se savait condamné. 
Bruxellois, 61 ans, marié et père de trois enfants (1),
il s'est pourtant éteint en toute sérénité.
Mieux: dans un festival d'optimisme et d'humour.
Ses derniers jours, il les avait consacrés 
à rédiger une ode à la vie.
Qu'une assistance innombrable et médusée allait découvrir
lors de sa cérémonie de funérailles.
Etourdissant?
Magnifique?
Prodigieux?
Plus facétieux que jamais,  
Jean-Lou, en tout cas, nous a bien eus...



«Soir d'été


La paix du soir s'étend sur les jardins.
Le soleil disparaît, colorant de rose quelques nuages légers.
La brise, qui rafraîchit, fait danser les feuillages.
Les bruits s'estompent au loin.
Seuls les merles nous offrent encore leurs chants paisibles, annonçant la nuit, mystérieuse, mais aussi promesse du lendemain?

J'ai vécu mon soir d'été, serein et entouré de ceux que j'ai aimés, heureux de la vie qui m'a été donnée!

Vivez en paix!»


Jean-Louis Rommelaere, dit Jean-Lou (1)(2)


(1) 11 septembre 1952 (Goma), 12 août 2013 (Uccle, grand Bruxelles) 
(2) Texte rédigé en sus de celui, plus long, destiné à être lu lors de la cérémonie de funérailles. 


lundi 12 août 2013

Actu. L'économie change, changeons l'économie


 





  
Promouvoir une économie 
Tel est l'objectif que s'est assigné 
le Mouvement pour une économie positive
Deuxième édition de son LH Forum à l'appui...

La crise économique et sociale qui frappe la grande majorité des pays industrialisés est plus qu'une simple crise.
Il s'agit d'une mutation en profondeur de nos modèles de création de richesse qui doit être l’occasion de prendre conscience des limites du système actuel orienté vers la maximisation du profit, le court-termisme et l'individualisme. 

Un autre paradigme est possible

Une quintuple réflexion est nécessaire...
. Sur les valeurs fondatrices de nos sociétés.
. Sur notre relation au temps.
. Sur notre accord avec nous mêmes.
. Sur notre rapport aux générations futures.
. Sur nos modes de développement.
L'objectif?
Faire émerger un nouveau paradigme économique plus juste, équilibré et responsable: 
. une économie dite "positive" dans laquelle les richesses créées ne sont pas une fin en soi, mais un moyen pour servir des valeurs supérieures, éthiques, altruistes; 
. une économie qui intègre un horizon de temps long, qui replace l'homme au cœur de ses objectifs, un modèle éminemment inclusif au service de l'économie réelle. 

Changer de regard

L'économie positive, c'est aussi et prioritairement un autre regard sur la transmission des savoirs, la formation des décideurs de demain, la nécessité de mettre un terme à la prédation des ressources naturelles, de respecter la biodiversité en inventant de nouvelles solutions énergétiques, de repenser la gestion des biens communs comme l'eau... 
Ces objectifs de soutenabilité et de durabilité doivent être partagés par tous, entreprises, Etats et citoyens dans les pays développés comme ceux en développement. 
Car derrière l'exhortation à sauver la planète, il faut comprendre l'urgence à sauver l'humanité. 

Incuber plutôt qu'entuber

Né du désir de redonner du sens à l'économie, le Mouvement pour une économie positive a pour ambition de rassembler celles et ceux qui réfléchissent et agissent d'ores et déjà dans le sens d'une autre économie -dirigeants d'entreprises, entrepreneurs sociaux, économistes, partenaires sociaux, citoyens...-, d'élaborer de nouveaux concepts et modèles économiques, d'incuber et de promouvoir des initiatives innovantes contribuant au financement des entreprises de toute taille, créatrices de valeur et d'emplois. 
Il cherche à valoriser les relations durables, le partage des savoirs et les démarches collaboratives s'appuyant sur les formidables énergies des acteurs économiques, institutionnels, académiques, culturels, associatifs et de la société civile. 


Le LH FORUM, c'est aussi... 

Pour prolonger la première édition du LH FORUM en 2012, le Mouvement pour une économie positive se développe à travers un ensemble d’actions complémentaires: 
. LE LH FORUM proprement dit, bien sûr, mais aussi...
. LES LH LAB,
. ECOPLUS.TV,
. VISIONS D’AVENIR, Concours de l’économie positive,
. LE HAVRE, VILLE LABORATOIRE DE L’ÉCONOMIE POSITIVE,
. DÉCLINAISONS INTERNATIONALES:LHFORUM, Tour du monde photographique, Positive Book…

jeudi 8 août 2013

Pauvreté. Etat d'urgence



Un très beau reportage.
Qui nous mène du côté de l'Espagne d'en-bas.
De la France défavorisée.
De l'Allemagne sacrifiée.
Coup d'oeil dans les coulisses de l'Europe.
Celles des jeunes laissés-pour-compte...

«C'est mieux de faire ses courses au supermarché.
Bien mieux.
Mais quand tu n'as pas d'argent, c'est mieux qu'on te donne à manger....» (1)
A sept ans, Coraina a déjà tout compris.
Compris qu'au mieux, elle se nourrira grâce aux paniers du Secours populaire.
Compris qu'elle continuera encore longtemps à s'habiller chez Emmaus.
Compris qu'elle n'est pas près de recevoir des bonbons.

Culture: route barrée

La petite Catalane fait partie de ces bambins qui se sentent systématiquement un peu à part.
Pas vraiment dans la misère.
Mais toujours légèrement à l'écart de leurs camarades de classe.
La faute, en l'occurrence, à la situation précaire de maman. 
Une Barcelonaise qui rame.
Qui galère. 
Qui ne parvient pas à nouer les deux bouts. 
Sa fille en subit-elle les conséquences?
Oui, bien sûr.
Et pas seulement sur le plan matériel...
«Il m'apparaît assez flagrant que la pauvreté est une barrière qui osbstrue le chemin de la culture, explique Rachel Garcia, professeur au collège Pythéas de Marseille.
Les enfants concernés n'ont pas les moyens d'accéder aux livres, aux voyages, aux sorties, au théâtre, aux concerts qu'ils aiment...
Du coup, ils n'arrivent pas à imaginer des possibles, des horizons différents.» (1)

No future

Mais petit chérubin deviendra grand.
Assez grand pour réaliser qu'il se situe dans une impasse.
Et pour sonner l'heure de l'indignation...
«Ces jeunes se révoltent et remettent en question à la fois l'appareil scolaire qui les a éliminés ou disqualifiés, le système professionnel qui ne leur offre aucune perspective et tout l'univers qui accompagne les grandes institutions de la politique, analyse le sociologue français Serge Paugam (2)
Donc, ils vont plutôt essayer de chercher leur identité à travers des modèles contre-culturels.
Raison pour laquelle on voit clairement apparaître, y compris dans le langage, une production culturelle qui leur est propre.
Une production qu'ils essayent de faire valoir à travers des expressions de mécontentement.
Et qui se traduit par des actes de violence.
» (1)
«Ce sont en partie des émeutes de protestation sans but précis, renchérit son collègue allemand Michael Hartman (3). 
Mais si toute une jeunesse se retrouve privée de perspective, il faut bel et bien parler de bombe à retardement.» (9)
«La société s'est mise en situation d'urgence, abonde le politologue espagnol, Ricard Goma i Carmona (4)
Voire au bord de l'explosion...» (1)
Et Paugam de conclure...
«Si les jeunes d'aujourd'hui n'ont pas d'avenir en Europe, cela veut tout simplement dire que l'Europe n'a pas d'avenir.
Qu'elle est un continent voué à connaître les affres de la dégringolade.
Tant au niveau économique que sous l'angle social...» (1)

C.E. 

(1) Extrait du reportage: Picaretta Lourdes, La fabrique des pauvres, SWR/Arte, 2012. 
(2) Ecole des Hautes Etudes de Sciences Sociales (EHESS, à Paris). 
(3) Université de Darmstadt.
(4) Institut d'Etudes Politiques, Université de Barcelone.

dimanche 4 août 2013

Pauvreté. L'autre face de la petite pièce...


Allemagne, 
Suisse, 
Etats-Unis, 
Canada
France
Italie,  
Grèce
pays 
du Maghreb... 
Même combat 
contre 
la pauvreté?
Pas vraiment!
N'empêche... 
Partout, ils sont innombrables 
à vouloir gagner des millions
Et très peu à y arriver.
De moins en moins, même, 
à vivre confortablement. 
Et de plus en plus 
à peiner 
pour nouer les deux bouts. 
Matériellement et au-delà...


Trop souvent, le phénomène de la pauvreté est décrit en terme de pénurie matérielle: insuffisance de nourriture, déficit de revenus, manque de logement… 
C’est oublier l’autre face de la (petite) pièce. 
Immatérielle, celle-là. 
La privation enferme en effet dans la course à la survie. 
En condamnant à ne plus s’occuper que de l’immédiat. 
En interdisant de se projeter dans le futur. 
En privant d’espérance. 
Car demain tout sera à recommencer. 
Et le jour suivant. 
Et encore le jour suivant… 
Une telle insécurité ne va pas sans conséquences redoutables. 
On pense par exemple au risque d’éclatement familial. 
Ou alors au danger de se retrouver sous le joug de l’exploitation. 
Celle-là même qui renforce encore la négation des capacités. 

Malheureux, les pauvres...

C’est le règne de l’humiliation et de l’exclusion. 
Dont la victime, se sentant rejetée dans sa dignité de personne, en arrive à se réfugier dans le silence. 
«Pour être catalogué comme pauvre dans un pays riche, il n’est pas nécessaire de mourir de faim ou d’avoir à peine de quoi survivre, précise le politologue allemand Christoph Butterwegge (1)
Il suffit de ne pas pouvoir rester dans la course. 
D’être défavorisé dans de nombreux domaines, comme le logement, le voisinage, l’école, la santé, la culture…
Bref de ne pas avoir la même place que les autres dans la société.» (2)
«Même si le revenu disponible pour vivre est plus élevé en France et dans les contrées favorisées, y compris pour les moins bien lotis, il reste qu’on n’est pas regardé de la même façon selon que l’on fasse partie des nantis ou des démunis, ajoute le sociologue français Serge Paugam (3)
Le mot "pauvreté" n’a donc pas le même sens dans nos pays. 
Mais je pense que la réalité qu'il recouvre reste plus stigmatisée que jamais.» (4)

«Arrête de te victimiser!» 

Car le plus dur à vivre dans la misère, c’est souvent la violence du mépris. 
Quotidienne et insupportable pour tout qui la subit, elle est pourtant invisible aux autres. 
Ceux qui la commettent. 
Et ceux qui s’abstiennent d’y réagir. 
Au point de voir se banaliser des mots qui tuent: «cas social», «mauvaise mère», «incapable», «bon à rien»… 
Et une deuxième couche de violence de venir se superposer à celle de la misère: celle des fausses interprétations attribuées aux réactions, pourtant humaines, des personnes en situation d’extrême pauvreté. 
«Leurs pleurs et leurs cris sont considérés comme une manipulation. 
Leur colère et leur désaccord comme une agression. 
Même leur silence est incompris.» (5) 

La misère en personne 

Tel est l’interpellant constat dressé par ATD Quart Monde (6)
Qui, pour y faire face, préconise trois pistes de solutions. 
L’écoute. 
Encore l’écoute. 
Et toujours l’écoute. 
Car pour les personnes en difficulté de vie, poser d'initiative le choix d’une rupture du silence est par trop risqué. 
Elles savent qu’une telle décision pourrait se retourner contre elles. 
Aux institutions publiques et aux observateurs neutres, donc, de faire le premier pas. 
De rétablir le dialogue. 
De créer les conditions pour en finir avec toutes ces violences. 
De ne pas déconsidérer l’expérience de terrain par rapport aux autres types de connaissance. 
De faire de l’ «apprenant» un co-créateur de savoir… 

Richesse de la pauvreté… 

Car le pauvre a sa part de… richesse. 
De richesse humaine… 
«Bien souvent, ce ne sont pas les riches qui aident les nécessiteux, explique un Québécois qui a accepté de se plonger dans l’indigence pendant quelques mois pour les besoins de l'extraordinaire émission Naufragés des villes (7)
Ceux qui n’ont rien vont quand même trouver les moyens d’aider un voisin encore plus mal loti. 
La pauvreté, c’est aussi une question d’attitude. 
Ceux qui y sont plongés aident différemment. 
Et mieux… 
Plus concrètement. 
Sans juger. 
Sans poser de questions. 
En laissant plus de places aux autres. 
De quoi faire de moi, aujourd’hui, quelqu’un de plus sensible à la misère que je côtoie au quotidien. 
Au point qu’avec le recul, je me félicite d’avoir pu vivre une telle expérience.» (8) 
Et de conclure, le regard braqué sur ce monde qui fut provisoirement le sien… 
«J’ai un morceau de mon amitié de vie qui est ici.» (9) 

Christophe Engels 

(1) Institut d’études politiques, université de Cologne. 
(2) Extrait du reportage: Picaretta Lourdes, La fabrique des pauvres, SWR/Arte, 2012. 
(3) Ecole des Hautes Etudes de Sciences Sociales (EHESS, à Paris). 
(4) Extrait du reportage: Picaretta Lourdes, La fabrique des pauvres, SWR/Arte, 2012.
(5) Mouvement international ATD Quart Monde, La misère est violence, Rompre le silence, Chercher la paix, Un projet de recherche-action participative sur les relations entre misère, violence et paix, Dossiers et documents nº 20 Mouvement international ATD Quart Monde, 2012, édition révisée en février 2013. 
(6) Idem
(7) St-Onge Marc, Naufragés des villes, Radio Canada, 2010 (diffusé sur  RDI et, dans la série Cousinades, sur TV5 Monde). 
(8) Idem
(9) Idem.



Sécuriser les précaires 
  
Créer un bouclier social

Dans chacun de nos pays, chaque mois, des dizaines de milliers d’hommes et de femmes perdent leur emploi et basculent dans une très grande précarité. 
Vu la gravité de la crise et le peu d’espoir d’un retour rapide au plein-emploi, les mesures de dégressivité prises récemment pour l’indemnisation des chômeurs aggravent encore considérablement leur situation. 
De plus, les emplois auxquels ils peuvent accéder, souvent peu rémunérés, à temps partiel et précaires ne leur permettent pas d’échapper à la pauvreté.

Pour éviter que le chômage ne soit synonyme de précarité, de pauvreté ou de déqualification, il faut regarder ce qui se fait au Danemark en matière de sécurité et d’accompagnement des salariés au chômage. 
La plupart des salariés qui perdent leur emploi peuvent conserver 90 % de leur revenu pendant 4 ans, dès lors qu’ils sont bien en recherche d’emploi ou en formation.

A l’inverse des mesures de dégressivité, prolonger l’indemnisation des salarié(e)s au chômage, c’est une des premières mesures qu’a prises Roosevelt en 1933. 
C’est aussi une des premières mesures prises par Churchill quand il devient Premier Ministre.

Les salariés sont près de 90 % des actifs mais il est évident qu’il faut aussi améliorer l’indemnisation des artisans et des petits indépendants qui sont souvent des salariés sans protection et se retrouvent parfois dans des difficultés plus grandes encore que les salariés sans emploi. 
Il faut ainsi revoir en Belgique le système actuel de plafonnement des cotisations des indépendants qui est dégressif et non-solidaire.
Au-delà de cette mesure d’urgence, un débat doit s’engager sur l’unification et la simplification de l’ensemble des dispositifs de couverture sociale dans la perspective de créer un véritable bouclier social.

En aucun cas il ne faut accepter d’opposer l’emploi à la qualité de l’emploi.